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Le blog de Susanna Huygens

L'extraordinaire histoire de la Villa Alice : le sel de la vie

18 Novembre 2023 , Rédigé par Parmentier Monique Publié dans #Divers, #Poésie et Littérature

Villa Alice - @ Maële Vincensini - Locus Solus

Il est arrivé. Je l'attendais. Il est arrivé alors que l'automne, sous une pluie froide et continue, vient me conforter dans ce besoin de me blottir, sous un plaid chaud. Il est arrivé et  je l'ai longtemps regardé. Il est si beau. Oui, il est simplement beau. Sur sa reliure, une maison, une belle maison, sobre et ancienne, sans fioriture, juste quelques plantes grimpantes et en pots. Une maison aux volets ouverts, entouré d'un filigrane doré... Comme un livre de contes, la porte fermée, nous invite à l'ouvrir. Irréel, et pourtant si vrai, il attend dans mes mains que je l'ouvre. Il attend que quelqu'un à haute voix disent, "il était une fois". Il fleure bon les livres de mon enfance. Je vais l'ouvrir, et me laisser emporter, par l'histoire que je connais pourtant déjà un tout petit peu, ou que je crois connaître, car je suis Maële Vincensini, son autrice, depuis plusieurs mois sur Instagram.

La villa Alice, ce n'est pas seulement une histoire, une histoire vraie qui ressemble à un conte, c'est un peu aussi, mais pas seulement, la maison de famille dont nous rêvons tous. Mais aurions nous eu le courage, avant d'en faire nôtre, d'en accepter et d'en raconter l'histoire, pour en assurer la transmission de l'âme, de son âme si belle ? Maële et Renaud, ont su la percevoir et réanimer ses braises.

Je ne peux que vous inviter, à vous procurer, L'Extraordinaire histoire de la Villa Alice. Vous y découvrirez combien la mémoire de "ceux qui ne sont rien" est tellement plus belle que la légende dorée de nos stars médiatiques.

Ma maison familiale dans les nuages en Belgique @ MParmentier

Au coeur du Finistère Maële et son mari Renaud, ont découvert leur maison enfouie sous une épaisse végétation, abandonnée, ouverte à tout vent. Ils ont su que cette maison serait la leur, mais on su aussi immédiatement, que son histoire deviendrait la leur, cette ligne conductrice qui permet de s'enraciner. Alice, sa propriétaire, une belle dame très âgée accepta de la leur vendre, à une seule condition, que cette maison soit une maison de famille, une maison pour des enfants et des parents. Elle ne pouvait pas, cette belle dame, si seule, mieux choisir ceux à qui par le biais d'une vente, elle allait transmettre son bien. Au travers des objets si modestes, ceux du quotidien de plusieurs générations, Maële parvient à retrouver l'histoire d'une famille désormais pour partie éteinte, voir ignorante de son passé. Elle transmets ici, à son tour et ce faisant nous réapprend le sens de la mémoire et le sens de cette vie qui passe si vite, oui si vite. Et alors même que la mémoire d'Alice s'éteint progressivement, avant que de disparaître, si bien entourée, grâce à Maële, Renaud et leurs deux enfants, elle retrouve, ses derniers cousins, si lointains dont le temps avait effacé les liens.

Du XIXe siècle à aujourd'hui, cette maison, nous murmure, non seulement l'histoire de famille qui l'a bâti, mais aussi la nôtre. Celle de nos familles, ceux qui ne sont rien et qui furent sacrifiés sur les champs de batailles de la grande boucherie de 14/18, et de la résistance durant la Seconde guerre mondiale et du courage toujours de ceux qui ne sont rien, qui traversent la monstruosité de ces conflits et de leurs drames, et entre ces deux moments où la grande histoire côtoie celle du quotidien, le sel de la vie : les grèves pour survivre, les difficultés du quotidien, mais aussi les joies de l'apprentissage, d'une école apprenante et empathique. Chère Maële, j'ignore si vous me lirez, mais merci (mille e mille volte grazie) de m'avoir donné envie de relire les mémoires de mon grand-père, de regarder les photos anciennes que je détiens, de jeter un coup d'oeil sur un arbre généalogique qui ne me disait plus rien, depuis que mon grand-père, nous a quitté. Oui, Alice avait raison "ça passe si vite". On en prend conscience, un jour, lorsque vient le jour où l’on se demande ce que l'on a fait de tout ce temps.
Alice et Maële, vous invite à vous construire une mémoire, afin de la transmettre. En la lisant, vous retrouverez peut-être ce qui fait tant défaut à notre époque, ce besoin de partager la beauté des coeurs. Grâce à Maële et sa si douce et généreuse famille et à Alice, la flamme devenue si ténue de l'âme de la Villa Alice, a retrouvé sa luminosité. C'est à ranimer cette même flamme qui sommeille en vous que ce livre participera. Ce livre nous parle d'émotions, de rires, de larmes, de joies, de peines et de douleurs. Ce livre est la vie, la vie qui passe si vite. Faites de petits riens et de beaux et parfois terribles souvenirs.

J’aimerais ici remercier, la jeune maison d’édition indépendante bretonne Locus Solus, qui n’a pas hésitée à produire un si beau livre, un livre qui est fait pour faire scintiller votre bibliothèque de rêve. Et lorsque l'on regarde leur catalogue, ont peut y découvrir d'autres merveilles, comme autant de tableaux dans une galerie d'art, prêt à prendre vie lorsque les mots seront portés par la parole des lecteurs. Un travail d'édition remarquable, à suivre pour ensoleiller nos longues journées d'hiver et redonner aux parents le goût de l'histoire contée  avant de s'endormir, aux enfants (petits et ... grands) récalcitrants.

N'hésitez pas, à entreprendre cet étrange et fascinant voyage en si belle compagnie.

@ Maële Vincensini @ Locus Solus

Par Monique Parmentier

 

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