A l'enfant qui danse dans le vent
/image%2F1604282%2F20230929%2Fob_f01acc_img-0246.jpeg)
To a child dancing in the wind
Dance there upon the shore;
What need have you to care
For wind or water's roar?
And tumble out your hair
That the salt drops have wet;
Being young you have not known
The fool's triumph, nor yet
Love lost as soon as won,
Nor the best labourer dead
And all the sheaves to bind.
What need have you to dread
The monstrous crying of wind?
/image%2F1604282%2F20230929%2Fob_03e552_img-0247.jpeg)
Danse, là-bas, sur le rivage:
Qu'as-tu besoin de te soucier
Du grand bruit du vent, des vagues ?
Et tes boucles, de sel mouillées,
Laisse-les donc s'éparpiller,
Etant jeune, tu n'as connu
Ni fou triomphateur ni vu
L'Amour perdu sitôt gagné
Ni le meilleur laboureur mort
Laissant déliés ses épis d'or.
Qu'as-tu besoin de craindre, enfant,
Le cri monstrueux du vent
William Butler Yeats (1865 - 1939)
Traduction : https://lyricstranslate.com

Depuis quelques jours, je butine les pages précieuses des antiquaires et collectionneurs de livres anciens sur Instagram. Pour une fois, les réseaux sociaux retrouvent à mes yeux, un réel intérêt. Que de merveilles, présentées avec une réelle tendresse pour ces trésors, qui pour certains, étaient de cadeaux de fêtes destinés à des enfants mais pas tous, loin de là (Comme Flowers from Shakespeare Garden, illustré par Walter Crane, un collaborateur/ami de William Morris, édité chez Cassel & Co en 1906 ou The Butterflies day de WH Koebel, illustré par Hilda T Miller et édité par Thornton butterworth en 1921). Ce sont d'ailleurs aujourd'hui des adultes qui les collectionnent. Et pourtant, on peut sans mal imaginer les enfants grimper sur un escabeau ou une échelle de bibliothèque pour accéder à ces livres, butinant de pages en pages, en quête de mondes imaginaires surgissant d'une fleur ou papillonnant dans une roseraie aux parfums envoutants.
/image%2F1604282%2F20230929%2Fob_f2aed7_img-0234.jpeg)
J'ai toujours aimé les livres et une fois installée peut-être, envisagerais-je de m'en procurer. En attendant, je redeviens l'enfant rêveuse que j'ai été en découvrant ces comptes Instagram (Vintage Library, L'escargot Papier, Honeybeemillbooks et quelques autres, tous plus beaux les uns que les autres), puis de rechercher dans des bibliothèques publiques des exemplaires consultables gratuitement sur internet). Et même si l'été se poursuit, et que beaucoup de ces pages ont des couleurs d'automne ou d'hiver anglais, je peux comme durant mon enfance, passer du temps en compagnie des livres, tout en savourant un thé ou un chocolat chaud.
Ces livres me proposent leur propre univers, mais aussi d'en créer qui se superposent, m'aidant ainsi à m'échapper bien loin, sans que notre monde réel et sa méchanceté chronique ne puissent rien contre eux.
Par Monique Parmentier
Songs of innocence : chants de l'innocence
/image%2F1604282%2F20230921%2Fob_0fad88_img-0213.jpeg)
“The most important thing I can say to you about these books is that I never take them for granted… It is my privilege to visit with them every day, and to be in their company.”

« La chose la plus importante que je puisse vous dire à propos de ces livres est que je ne les prends jamais pour acquis… C'est un privilège pour moi de leur rendre visite. tous les jours et être en leur compagnie.
Abel E. Berland ( 1915 - 2010 / bibliophile américain)
/image%2F1604282%2F20230921%2Fob_39fc13_img-0215.jpeg)
Il pleut. L'automne petit à petit fait son chemin. L'idée de m'installer dans une bibliothèque, lover dans un fauteuil confortable, en sirotant des perles de jasmin, fait son chemin. Je peux imaginer cette bibliothèque riche de livres illustrés, enluminés dont les reliures seraient déjà un appel à la lecture. J'aurais pu choisir un Jane Austen, un Jules Verne, un Shakespeare, un Yeats, un Nerval... J'aurais pu choisir un récit de voyages, un livre de botanique ou d'astronomie. Qu'importe au fond, puisque chaque livre est une invitation aux voyages. Un chat ronronne peut-être. Je papillonne, feuillète. Le froissement des papiers de soie et des parchemins, le parfum du cuir, la douceur du velours, les dorures qui malgré le gris du dehors, luisent d’un feu secret et les mots qui s'échappent en un murmure, tout m'appelle.
/image%2F1604282%2F20230921%2Fob_6eb39c_img-0216.jpeg)
Livres, chants de l'innocence, où tout est conte, où à la veillée quelque ancien ou voyageur, vient nous saisir et nous emporter dans son aventure, fusse-t-elle bien plus qu'une simple histoire, un apprentissage... une quête de l'inconnu.
De la petite marquise au Mordor, de vingt mille lieues sous les mers à Médée, des poèmes de Musset aux romans d'Agatha Christie... Qui sait le livre qui va me capter en cette après-midi pluvieuse, dans cette bibliothèque imaginaire, comme le pays de Peter Pan.
Ne ferait-il pas un temps à se laisser tenter par une grenouille ?
Par Monique Parmentier
Ce livre mien des innombrables rêves
/image%2F1604282%2F20230919%2Fob_15f95b_img-0201.jpeg)
Had I the heavens’ embroidered cloths,
Enwrought with golden and silver light,
The blue and the dim and the dark cloths
Of night and light and the half-light,
I would spread the cloths under your feet:
But I, being poor, have only my dreams;
I have spread my dreams under your feet;
Tread softly because you tread on my dreams.
/image%2F1604282%2F20230919%2Fob_d42a6e_img-0203.jpeg)
De son désir de cape céleste
Si les cieux avaient brodé sur ma cape
L’or du soleil l’argent de la lune
Noire, obscure, sombre cape
De nuit, de lune, de quart de lune
J’aurais répandu cette cape à tes pieds
Mais (tant je suis pauvre) je n’ai que mes rêves
J’ai répandu mes rêves à tes pieds
Marche légèrement : tu marches sur mes rêves »
WB Yeats
/image%2F1604282%2F20230919%2Fob_cfe0d1_img-0200.jpeg)
J’ai toujours voyagé par les livres. Je crois même que pour moi, cela restera toujours la plus belle façon de voyager.
/image%2F1604282%2F20230919%2Fob_113408_img-0209.jpeg)
Enfant, j’étais fascinée par les beaux livres de la bibliothèque de mes grands parents. Longtemps, bien avant que le cinéma et la photo, ne parlons pas des réseaux sociaux n’existent, bien longtemps avant notre monde où l’imaginaire s’est réduit à l’image de soi que chacun renvoie à l’infini, il y avait ces bibliothèques où l’on pénétrait sans savoir qu’elle rencontre allait nous entraîner vers d’autres mondes.
/image%2F1604282%2F20230919%2Fob_de7b36_img-0204.jpeg)
Il fut un temps, où des magnifiques reliures, des papiers crissants sous les doigts, papier de soie et parchemin, illustrations à l’encre ou aux couleurs somptueuses, enflammaient l’imagination. Il m’est arrivé de croiser de magnifiques livres anciens, des livres dont la thématique pouvait même pousser à ne pas ouvrir le livre, mais dont la reliure, semblait par sa beauté, me dire « ouvre moi ». Beaucoup de ses livres sont aujourd’hui des objets de collection. Mais bien souvent, j’aimerais avoir cette bibliothèque précieuse où je pourrais me promener, pour oublier ce monde de pervers narcissique, violent, sans âme et sans rêve.
/image%2F1604282%2F20230919%2Fob_595f2b_img-0202.jpeg)
Je me suis souvent promise, d’écrire un article sur les grands illustrateurs. Et en particulier, ceux qui ont participé à la superbe réussite du monde de l’édition au Royaume-Uni au 19e siècle et durant la première partie de 20e siècle. Je suis toujours en quête de publications sur la question. Si quelqu’un pouvait me donner des conseils de lecture sur la question, je serais preneuse.
Petite invitation aux voyages, avec quelques illustrations trouvées sur Internet @DR.
/image%2F1604282%2F20230919%2Fob_fb9cd1_img-0197.jpeg)
par Monique Parmentier