Fontfroide 2021 : les chants d’indicible lumière
« Il y a une voix qui n'utilise pas les mots.
Écoute ! » Rumi
On s’était quitté en 2019, n’imaginant pas un seul instant que 2020 ne permettrait pas aux musiciens et au public de se retrouver à Fontfroide un an plus tard. Nous avions déjà tous pris rendez-vous.
Nous n’avions pas imaginé un seul instant, qu’une rupture se ferait, brisant le temps qui passe et nos rêves d’harmonie.
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Alors malgré les doutes, l’anxiété à prendre des TGV sur de longs trajets, il n’était pas question de manquer le rendez-vous de cette année.
Comme pour mieux conjurer le sort, pour ce XVe festival Musique et Histoire, le thème retenu Temps de résilience et de joie, ne pouvait que nous motiver à vaincre nos craintes.
Je dois l’avouer au vu de l’actualité, et pas seulement sanitaire, la résilience m’a toujours semblée impossible à imaginer, extrêmement lointaine mais pas la joie, cette joie qui m’a aidé à tenir, même lorsque malheureusement à la fin du festival sont venus se confirmer mes craintes d’un test me rappelant à la réalité.
J’ai dès le début eu le sentiment que j’aborderais ce festival comme une promenade musicale et c’est non seulement mon état de santé mais également les programmes offerts qui font qu’aujourd’hui au fil de la plume, je vous invite à me suivre dans ma passeggiata estivale. Je suis arrivée à Fontfroide, comme l’on s’endort, en rêvant d’un monde meilleur.
Ma première joie aura été de retrouver Narbonne et ma chambre avec vue au Zénitude hôtel. Après deux ans, à bord d’un bateau ivre, retrouver mon port d’attache, ne pouvait que m’apporter cette sérénité qui m’avait tant manquée. Me promener dans les rues, aller aux Halles retrouver des amies et cette ambiance si conviviale, ce sentiment si doux d’être à la maison, font de chaque séjour au pays du sourire, un moment tant attendu.
Tout cela participe à ce voyage… Aller au Festival de Fontfroide, c’est aussi cela, simplement retrouver ce sentiment de plénitude dans les gestes du quotidien et dans l’horizon qui s’ouvre.
Evidemment pas de retrouvailles, d’effusions entre musiciens dans le hall de l’hôtel Zénitude à Narbonne. Pas de répétitions ouvertes non plus et malheureusement pas de concert à l’extérieur en raison d’un vent puissant et frais. Et si les cigales, par leur chant du bonheur, ce seront peu manifestées cette année, la joie de retrouver Fontfroide est indicible. Retrouver les équipes de Karl More productions a été un vrai plaisir. Benjamin Bleton qui suit régulièrement Jordi Savall et nous a offert tant de magnifiques productions, nous permettra donc de revoir via un film réalisé pour Arte, certains extraits des concerts (ceux du soir et deux duos de l’après-midi, Hirundo Maris et le concert de Shahab Azinmehr et Mostafa Taleb).
Si je n’ai pas pu assister au concert inaugural donné le 13 juillet par Orpheus XXI, le premier concert du 15 juillet, nous a permis de retrouver, le duo formé par Shahab Azinmehr (chant et tar) et Mostafa Taleb (kamânche). S’ils sont des réfugiés bénéficiant du cadre offert par la structure Orpheus XXI, ce sont aussi et avant tout, comme tous les musiciens réunis pour former cet ensemble, des virtuoses confirmés, des passeurs de rêves et de poésie. Les mélodies profondes et mystérieuses qu’ils interprètent nous invitent à un voyage en une Perse mythique dont le chant et les instruments nous ouvrent un livre de beauté, fait de couleurs irréelles et d’entrelacs invitant à la contemplation de la lumière qui irradie de la garrigue environnante, au-delà des grilles du réfectoire. Les musiciens déploient toute la richesse du Tasnif, chant mesuré iranien, répertoire modal qui a été transmis oralement pendant des siècles mais qui a quasiment disparu après la révolution iranienne. La complexité de ces musiques s’efface pour l’auditeur qui se laisse simplement envoûté par cette calligraphie musicale d’ailleurs que le vent emporte bien au-delà des collines de Fontfroide, telle une myriade de grains de sables, vers un horizon infini.
Le concert du soir, nous a permis de retrouver Jordi Savall, fondateur et directeur artistique du festival, en compagnie des musiciens d’Hespérion XXI et des chanteurs de la Capella Reial de Catalunya. Le programme pour ce premier concert est d’abord un hommage à Montserrat Figueras, co-fondatrice du festival. Choisit non seulement pour sa rareté en concert, mais aussi pour toute la charge symbolique qui l’accompagne. Le Codex Las Huelgas, est une œuvre de femme, composée et chantée à l’origine par des femmes. Du nom du monastère cistercien, dédié aux femmes, ce Codex est composé de pièces à usage unique des nonnes. Elles sont certes représentatives de l’Ars antiqua mais portent en elles les ferments de l’Ars Nova. Elles furent composées entre la fin du XIIe siècle et le XIIIe siècle. Le manuscrit est encore conservé de nos jours dans le monastère pour lequel il a été élaboré. Si au Moyen Age, seules des femmes interprétaient ces chants, désormais les ensembles de musique ancienne, comme la Capella Reial de Catalunya viennent enrichir les chœurs par des voix d’hommes. Les femmes compositeurs de musique durant cette période ont parfois laissé leur nom dans l’histoire, comme Hildegard von Bingen ou María Alonso González de Agüero, devenant le symbole de la création, de la culture musicale d’une époque ou d’une région. A la source de ces œuvres, les influences sont multiples et la poésie y tient une place essentielle. Les différentes origines de la culture de l’Espagne médiévale tant juive pour les formes du chant et grecque pour la technique musicale, sont passées par le filtre d’Al Andalus et le Codex, texte marial par excellence inspiré par le Cantique des cantiques, est une invitation à un voyage spirituel, au cœur même de l’âme. Les nonnes de Las Huelgas trouvent leur place dans un monde misogyne, et nous lègue une œuvre exceptionnelle, mélange de sensualité et de rigueur, où philosophie et mystique, nous portent et nous ouvrent à la sensibilité d’un monde contemplatif.
Jordi Savall a sélectionné les pièces pour constituer un programme relevant toute la splendeur orientale et mystique de la symbolique de la Vierge et du bestiaire du christ. Le résultat en est onirique. La plénitude des timbres et la souplesse des voix ainsi que l’accompagnement des instruments, nous transportent dans un monde de sérénité stellaire. La splendeur des cieux illumine le chœur de l’abbaye et le cœur de chacun. Lorsque nous quittons l’abbaye, un étrange sentiment nous étreint. Le vent qui souffle sur la garrigue, semble porter le chant, le murmure constellé de l’univers.
C’est dans la continuité de ce concert, que s’inscrit notre rendez-vous du lendemain avec Arianna Savall et Petter Udland Johansen, entre Ballades et légendes d’autrefois. Deux voix merveilleuses qui nous emportent dans des univers ou chaque pièce chantée, est une parenthèse transcendante, un joyau unique. La ballade est d’abord un genre poétique et musical né aux confins d’un âge où les premiers voyageurs poètes/musiciens, parcouraient les routes d’un moyen-âge faisant danser, chanter seigneurs et paysans. Sur des routes mystérieuses et fantasmagoriques, où les rencontres les plus fabuleuses, à la limite du surnaturel étaient possibles, les troubadours faisait rayonner l’amour courtois et les légendes d’un monde où régnait l’harmonie des âmes et des cœurs. Devenu avec le temps, un genre populaire, la ballade est aujourd’hui portée par la chanson et le folk anglo-saxon en est la quintessence. Un rythme lent, hypnotisant, des textes souvent dramatiques à la thématique amoureuse, on a tous en tête des chansons de Bob Dylan.
Ce genre ancien et aristocratique est ici servi par deux interprètes dont la virtuosité se fait oublier pour redevenir un art de l’émotion à fleur de peau. Arianna Savall s’accompagnant à la harpe (médiévale et baroque pour ce concert) et Petter Udland Johansen qui jouent d’une grande variété d’instruments (vièle, hardingfele, violon, cistre et mandoline), ont des timbres qui s’apparient avec suavité et délicatesse. Claires et féériques, leurs voix s’unissent en une harmonie d’un onirisme si intimement chimérique et envoûtant. Véritable invitation au voyage dans le temps et l’espace, ce programme de ballades anciennes s’est écoulé si vite que même encore aujourd’hui, la nostalgie de ces instants uniques, m’accompagne.
Le programme Folias & Romanescas que nous ont offert Jordi Savall et ses compagnons, Rolf Lislevand, Andrew Lawrence-King, Xavier Puertas et Pedro Estevan, le soir, n’est certes pas une création, mais à chaque fois, une redécouverte, car avec le temps et la maturité, les couleurs en changent. Introduisant le concert, Jordi Savall, nous l’a présenté comme étant en ces temps si difficiles, celui des retrouvailles avec des amis, ceux qui l’accompagnent depuis tant d’années, mais aussi avec le public fidèle du Festival. Et ce concert est peut-être bien celui qui au-delà de la joie, a été si passagèrement celui de la résilience… brève, dense et fulgurante.
Le propre de toutes ces musiques est l’ivresse de la danse. Celles-ci sont nées et se sont développées dans la péninsule ibérique vers la fin du moyen-âge. Et ce lien d’amitié entre les musiciens permet de valoriser cet immense talent qui les caractérise les uns et les autres pour cette improvisation que demandent les pièces interprétées, tout comme cet art de l’ornementation qui leur permet de nous faire entrer dans une farandole tournoyante, enivrante et jubilatoire.
Le lendemain après-midi, nous nous sommes laissé surprendre, par un concert qui de prime abord semblait beaucoup plus présenter un intérêt ethnographique que purement musical ou d’émotions. Ces dernières sont nées avant tout de l’enthousiasme et de la joie de vivre des musiciens iraniens qui se sont présentés à nous. Leur répertoire en voie de disparition, porte la marque de l’héritage culturel africain en Iran. Saeid Shanbehzadeh, est l’un derniers des derniers représentants des traditions populaires du Golfe persique. Accompagné par son fils Naghi Shanbehzadeh, mais aussi son petit-fils qui au son d’un cor a lancé le concert. Ils nous font partager, une autre manière de jouer, de partager la musique. Encourageant le public à battre des mains au rythme des percussions, dansant, se déhanchant sur scène tout en jouant d’une cornemuse, suggérant des rites anciens, et avec la complicité si innocente du plus jeune de ses enfants au fond du réfectoire, les musiciens ont recréé les conditions d’exécution propre à ces musiques, soulevant l’enthousiasme du public.
Comment ne pas être impatients et heureux à l’idée de retrouver l’incomparable Monteverdi pour l’avant dernière soirée à l’abbaye. Comment ne pas songer à Montserrat Figueras qui dans les madrigaux proposés nous a laissés des souvenirs si intenses et fervents. Mais ce soir dans la distribution retenue par Jordi Savall, pour les Madrigali Guerrieri et amorosi nous n’avons pas boudé notre bonheur. Dans le Combattimento di Tancredi e Clorinda Furio Zanasi, est un merveilleux récitant, à la noble projection, à la théâtralité sur le fil ténu d’une émotion vibrante, incantatoire, au beau timbre d’airain tandis que María Cristina Kiehr est une Clorinde tragique et lumineuse et que Lluís Vilamajó campe Tancrède avec conviction. Dans le Lamento de la Nympha Monica Piccinini est d’une merveilleuse délicatesse, à l’éloquence enchanteresse.
Le « madrigal absolu » comme l’appelait Philippe Beaussant, Hor che’l Ciel et la terra est certainement le point d’orgue de ce concert. Cet instant sublime, hors du temps est incomparablement servi par l’ensemble de la distribution. Les musiciens d’Hespérion XXI apportent au chant des couleurs dramatiques et figuratives de toute beauté. La direction inspirée de Jordi Savall est celle d’un maître qui depuis longtemps est devenu le compagnon et l’ami de Monteverdi qui l’a accompagné depuis de nombreuses années. En quittant l’abbaye sous le ciel étoilé, nous revient en mémoire, cet instant d’éternité, celui d’une dissonance unique et attendu qui fait vibrer les âmes et les cordes de l’infini. Vivre ce moment unique sous le ciel de Fontfroide fut bien celui qu’en montant à l’abbaye nous avions tant attendu.
Le concert de l’après-midi initialement prévu pour cette dernière journée, a dû être annulé, en partie en raison de la situation sanitaire, et a été remplacé par un duo de violon d’autant plus exceptionnel, qu’il est rare de pouvoir entendre ses interprètes en dehors des formations d’ensemble et dieu sait pourtant s’ils sont d’exceptionnels violonistes. Manfredo Kraemer, Guadalupe del Moral, nous ont ouverts la route d’un voyage dans le temps et l’espace, pour violons nomades. Le programme qu’ils ont choisi de nous faire découvrir, est en soi un petit bijou, où l’on retrouve certes quelques compositeurs connus comme François Couperin, Jean-Marie Leclair ou Béla Bartók, mais aussi des pièces plus rares et non moins exceptionnelles nous provenant d’Amérique du Sud et que nous découvrons grâce à nos musiciens qui semblent partager avec un grand plaisir toutes ces petites madeleines gourmandes en les interprétant avec brio. Manfredo Kraemer prend la parole pour nous les présenter avec humour et tendresse. Le satané moustique de Bartók fait son effet sous les archets et doigts légers des interprètes et les tangos d’Osvaldo & Emilio Fresedo et de Luis A. Fernández dansent en un subtil feu de passion et de feu. Le trait d’archet puissant et aiguisé de Manfredo Kraemer s’allie à celui plus souple et sensuel de Guadalupe del Moral. Ce concert si singulier, si riche a fait le plaisir de tous les amateurs de ces concerts entre amis qui se rejoignent chaque année à Fontfroide, témoignage des salons de l’Europe musicale.
Trait d’union parfait pour le dernier concert donné par Jordi Savall et Hespérion XXI, celui des Goûts réunis. Programme souvent donné de par le monde, témoignage du foisonnement de la création musicale en Europe durant un siècle et demi, aboutissant à la création de l’orchestre moderne.
De l’époque de Louis XIII et des 24 violons du Roi et ses pièces anonymes rassemblées par Philidor l’Aîné à la musique chatoyante du Roi soleil, que l’on doit à Jean-Baptiste Lully, encore pour un temps ami de l’autre Jean-Baptiste, pour la création de la Comédie-ballet, le Bourgeois Gentilhomme, en passant par l’Autriche et la cour de Salzbourg avec Heinrich Ignaz Franz Biber et sa Battalia a 10 pleine de vigueur et d’inventivité, mélange de rudesse et de raffinement, puis passant à la naissance du concerto, avec le Concerto IV en ré majeur, op.6, n°4, et au miroitement des archets de Corelli, véritable splendeur des Lumières, à la virtuosité incomparable, et avant de conclure par l’Espagne et La Musica Notturna di Madrid de Luigi Boccherini à l’aube d’un romantisme faite d’agilité et de contrastes, Jordi Savall nous propose d’entendre le Concerto IX in Seven Parts en Ut majeur de Charles Avison, digne représentant d’une Angleterre, passée de la musique si mélancolique des consorts pour viole à celle d’un orchestre si influencé par l’Italie radieuse de Domenico Scarlatti et de Corelli. Un programme d’une richesse incomparable, servi par la virtuosité de l’ensemble des musiciens d’Hespérion XXI, qui s’en donnent à cœur joie. Leur plaisir et leur complicité évidente, sous la direction bienveillante et si vivifiante de Jordi Savall, nous a permis de conclure le festival dans une joie si fragile, mais raffermi par ce bonheur d’avoir un temps été réuni pour célébrer le dialogue des âmes.
Un grand merci à l’abbaye de Fontfroide et à la famille d’Andoque/Fayet et tout particulièrement à Laure de Chevron Villette, de nous avoir reçu comme à chaque fois, comme des Petits Princes, et de nous avoir permis de recevoir chacun, la plus belle des roses… une rose éternelle, à la beauté intemporelle, celle qui n’existe que par la musique, langage universel, permettant ce dialogue des différences, devenu si précieux. Merci aux bénévoles pour leur accueil toujours aussi chaleureux. Bravissimi aux musiciens et bien évidemment à Jordi Savall, que l’âge ne semble pas atteindre de ses ravages. La dernière soirée s’est achevée par une petite fête donnée en son honneur par l’ensemble des organisateurs et des musiciens. Nous avons repris la route, sous la nuit étoilée, l’espoir au cœur, ayant reçu la musique comme le plus beau des dons, celui qui dans ce voyage chaotique révèle l’invisible à nos regards condamnés à être trop rationnels, la poésie du monde.
Par Monique Parmentier
« La musique « n’est qu’un conte, un souffle qui passe » Roudaki (859-941)
Narbonne, ma belle
D'ici quelques jours, je terminerais ma chronique des concerts du Festival Musique et histoire, pour un dialogue interculturel qui comme chaque année s'est tenu à Fontfroide du 13 au 18 juillet.
Mais cette chronique me prend du temps, car j'ai malheureusement été contaminée par "le" Covid, probablement dans le TGV qui me conduisait à Narbonne le 12 juillet.
Heureusement, j'étais vaccinée car je pense que sinon mes symptômes auraient été encore plus lourds. Toutefois, la fatigue est bien là encore, avec des résurgences des points sensibles que le virus a atteint. J'ai repris le travail avec soulagement, mais il ne faut pas croire que ce séjour m'a laissé du coup plus de mauvais que de beaux souvenirs, car durant mon isolement les marques d'amitié et d'empathie que j'ai reçues m'ont beaucoup aidé. Me confirmant ce bien être absolu que je ressens à chaque fois que je peux séjourner à Narbonne.
Je ne remercierais jamais assez le Zénitude hôtel également. La gentillesse du personnel et la vue que m'offrait ma chambre ont été pour moi d'un grand réconfort.
Le concert du 14 juillet a été comme à chaque fois, un instant de convivialité joyeux.
J'ai pu me promener dans les rues avant et après, prendre le temps de la contemplation, aller aux Halles et grâce à une véritable amie continuer à profiter des gourmandises qui y sont offertes. J'ai d'ailleurs retrouver le goût et l'odorat que j'ai perdu au 5e jour avant de repartir et donc d'autant mieux savourer les délicieux couteaux en persillade et autres merveilles de La Table de Benoît, les délicieux plats préparés de chez Maurice le Gascon, les fruits et légumes colorés qu'offrent à foison les Halles et autres petits macarons délicieux du Vieux Fournil.
Les fromages de chèvre dont particulièrement l'Ecu cathare de la Fromagerie Gandolf ont comme à chaque fois fait mon bonheur.
J'ai pu profiter des produits de la mer, qui sont si beaux et si bons que j'achète à l'Hippocampe et à la Marée Gruissannaisse.
Le café et les tisanes d'une de mes trois fées des Halles, Laëtitia de La tasse gourmande ont réchauffé avec douceur, le temps anxiogène de l'isolement, tout comme les encouragements de ma Fée Fleur, de A Fleur de Thau, dont les moules et les huitres si savoureuses attendent mon installation, mais qui a toujours eu les mots pour me redonner du courage et le sourire.
Les miels de Carole, La ruche des Halles, rayonnent comme son sourire et sa générosité. Je tiens encore à la remercier, ainsi que le Père Noël, ce monsieur si gentil qui a fait le tour des commerçants des Halles, qu'elle a su mobiliser, malgré les fortes chaleurs pour me permettre de retrouver, non seulement le goût et l'odorat, mais confirmer ce sentiment profond qu'à Narbonne, je suis à la maison.
Narbonne est ma ville de coeur, je m'y sens bien et n'ai qu'une hâte, pouvoir m'y installer enfin. J'espère l'année prochaine.
Les Halles y sont mon point d'attache. Elles restent chaleureuses et gourmandes, malgré la crise sanitaire.
A la fin de mon séjour, la rose des Elysiques, lorsque je suis ressortie, a refleuri, alors que le rosier semblait mourant au début de mon séjour. Elles m'ont redonnées, comme mes trois fées, ces trois roses, l'énergie nécessaire pour croire en cet avenir si incertain
Mille e mille volte grazie, à tous ceux, y compris les infirmières et le médecin, qui ont pris soin de moi, avec cette gentillesse et ce sourire, si propre aux narbonnais, sourire que même les masques ne parviennent jamais à effacer.
Par Monique Parmentier
J’ai réalisé toutes les photos