Si vous chantez ainsi, Mon coeur ne peut que se consumer de tristesse ...
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Je dois au confinement d'avoir pu retrouver en concert, le Poème Harmonique... Le 13 janvier, c'est avec un programme d'airs de cour, prévu pour être donné ce jour là à l'auditorium du Louvre, que j'ai pu les entendre. C'est un public d'internautes qui a bénéficié d'une retransmission en streaming, puisque le présentiel est rendu impossible par la situation sanitaire. Les musiciens ont ainsi pu partager ce bonheur si onirique de la beauté devenue si rare.
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Et quelle que soit la distance et le temps qui s'est écoulé, je retrouve toujours cet étrange sentiment de plénitude, d'un ailleurs où le temps se suspend, où l'harmonie règne enfin que j'ai toujours ressenti avec cet ensemble de musique ancienne... Les musiciens sont là, nous conduisant vers un soleil levant, fait d'espoir et de rêves. Ils nous invitent à un voyage dont à chaque fois, il nous sera difficile de revenir, tant les mondes qu'ils nous dévoilent sont iridescents et fantasmagoriques et où "nos esprits libres et contents" peuvent ressentir l'infini douceur, à fleur de peau, de cette lumière si mélodieuse de l'aurore ou du crépuscule du monde.
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L'émotion qui m'étreint à chaque fois, que j'ai pu entendre le Poème Harmonique est toujours là. Le timbre de Claire Lefilliâtre unique, fait de clairs-obscurs, me bouleverse toujours autant. Je n'ai jamais pu dans les oeuvres des compositeurs de ce premier XVIIe siècle, me résoudre à me séparer de cette voix qui me touche tant. Ses compagnons de voyage, David Tricou (Ténor), Serge Goubioud (ténor) et Geoffroy Buffière (Basse) sont tous trois magnifiques. Leur complicité semble éternelle. Et les musiciens nous offre les plus belles couleurs de cette musique de ces ailleurs immuables. La direction de Vincent Dumestre possède toujours ce charme indéfinissable, tout à la fois espiègle, envoûtant et séduisant. Les pièces de ce programme sont celles qui ont fait du Poème Harmonique sa personnalité, si sensible et si précieuse : airs de cours et extraits des ballets, ainsi que de la première tragédie lyrique de Lully, Cadmus et Hermione, oeuvre de "jeunesse" qui redonne de la couleur au tableau noir du malheur.
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Et si depuis le 13 janvier, je reviens à cet enregistrement, comme un papillon attirée par la lumière dans une nuit qui n'en finit pas, je pense qu'il en sera de même pour vous.
Ōmi no umi
yūnami chidori na
ga nakeba
kokoro mo shino ni
inishie omōyu
O mouettes qui volez sur les vagues du soir
De la mer d'Omi !
Si vous chantez ainsi,
Mon coeur ne peut que se consumer de tristesse
En pensant à l'autrefois
Kakinomoto no Hitomaro
Mille e mille volte grazie mille à Vincent Dumestre, aux chanteurs et musiciens et aux responsables de l'auditorium du Louvre de nous donner cette chance de pouvoir encore apercevoir l'horizon et de nous emporter vers des mondes de tous les possibles les plus merveilleux. Je leur demande pardon, d'avoir tant tarder à écrire ces quelques mots, mais partager mes impressions sur un tel concert, à partir d'une video, me demandait du recul, je ne voulais en aucun cas que cela apparaisse comme une critique, juste... ce qu'un jour, j'ai su être à jamais ma seule manière de pouvoir dire ... Merci
Par Monique Parmentier
Bonnet rouge, veste verte Et plume blanche de hibou !
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Certains jours, il me faut vraiment lutter pour ne pas céder au découragement. Mais alors, que je me sens y céder, vient toujours à moi, ce petit lutin farceur qui ne veut pas me laisser tomber. Tandis que la face humaine du Mordor, de la malfaisance et de la bêtise crasse m'étouffait, un petit miracle s'est produit en fin de matinée aujourd’hui. Bonnes fées et enchanteurs sont venus à moi, avec ce trait de lumière qui les caractérisent... Allez savoir pourquoi et comment, mais ils ont perçu ma détresse, même le ciel si gris a retrouvé un peu de clarté. Et un petit poème, d’un auteur bien inconnu des français appartenant à cet univers de la Fantasy anglaise, m’a permis d’entrevoir une ligne d’horizon…William Allingham (19 mars 1824 - 18 novembre 1889) … Un irlandais, fils de banquier, ami de Dante Gabriel Rossetti, a publié un recueil de poésie intitulé Faeries en 1850, petit joyau de ces mondes parallèles où à la joie de vivre, se mêlent humour et cruauté légère. Alors si vous aussi, vous avez envie de retrouver, cette part d'enfance et d'innocence, suivez la voie du Once upon a time... de ce chemin incongru du non-sens et de l'improbable bonheur... Celui qui mène aussi à la générosité, à l'ouverture d'esprit... Nul n'est parfait et ne doit chercher à l'être dans ces univers, juste en quête d'un sens plus... bien plus profond que ces apparences.
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Up the airy mountain,
Down the rushy glen,
We daren’t go a-hunting
For fear of little men ;
Wee folk, good folk,
Trooping all together;
Green jacket, red cap,
And white owl’s feather!
Down along the rocky shore
Some make their home,
They live on crispy pancakes
Of yellow tide-foam;
Some in the reeds
Of the black mountain-lake,
With frogs for their watchdogs,
All night awake.
…
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De l’aérienne montagne
Jusqu’au vallon bordé de joncs,
Nous n’osons pas aller chasser
Par crainte des petits hommes.
Minuscules et bonnes gens
Patrouillant tous ensemble ;
Bonnet rouge, veste verte
Et plume blanche de hibou !
Là-bas, le long de la côte rocheuse,
Certains font leur maison
Sur de croustillants pancake,
A l’écume jaune
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Certains, tapis dans les roseaux
Du lac de la montagne noire
Avec des grenouilles de garde
Veillent toute la nuit.
…(traduction du blog Merle Bardenoir). Il me reste maintenant à en apprendre plus sur ce poète et l'illustrateur Richard Doyle et son arbre des fées.
Par Monique Parmentier