Il est un air pour qui je donnerais
Tout Rossini, tout Mozart et tout Weber,
Un air très vieux, languissant et funèbre,
Qui pour moi seul a des charmes secrets.
Or, chaque fois que je viens à l’entendre,
De deux cents ans mon âme rajeunit :
C’est sous Louis treize ; et je crois voir s’étendre
Un coteau vert, que le couchant jaunit,

Puis un château de brique à coins de pierre,
Aux vitraux teints de rougeâtres couleurs,
Ceint de grands parcs, avec une rivière
Baignant ses pieds, qui coule entre des fleurs ;
Puis une dame, à sa haute fenêtre,
Blonde aux yeux noirs, en ses habits anciens,
Que, dans une autre existence peut-être,
J’ai déjà vue… – et dont je me souviens !
Gérard de Nerval

Le Rhin
Qui coule
Un train
Qui roule
Des nixes blanches
Sont en prière
Dans la bruyère
Toutes les filles
À la fontaine
J’ai tant de peine
J’ai tant d’amour
Dit la plus belle
Qu’il soit fidèle
Et moi je l’aime
Dit sa marraine
J’ai la migraine

À la fontaine
J’ai tant de haine
Guillaume Apollinaire
Je vous inviterai parfois à d'autres promenades parfois, en espérant que ces dernières ne vous déplairont pas.
En attendant prochainement, je vais prendre la route de "mon" sud, retrouver Fontfroide et ses merveilleux artistes, Narbonne, ses ruelles baignées de lumière et du chant des cigales, ses Halles gourmandes, "mes" Corbières et "mon" Minervois tout aussi gourmands, arides et pourtant si gouleyants... Bien évidemment au travers de mes chroniques je partagerais avec vous, quelques uns de ces moments si merveilleux, dont j'aimerais que jamais ils ne finissent tant la région parisienne me devient de plus en plus difficile à vivre.

A très bientôt au pays des Elysiques. Le pays des oliviers et du thym sauvage, des vignes qui plongent dans la Méditerranée si bleue. Le pays où je me sais "à la maison", en harmonie.
Monique Parmentier
