Histoires sacrées : la sensualité italienne,le cœur qui bat de la Chapelle Royale



Dagmar Sasková, Judith ; Erwin Aros, historicus et ex Israel I ; Jean-François Novelli, Ozias, historicus ex Israel II ; Arnaud Richard, Holofernes, historicus ex Assyriis, historicus ex filiis Israël ; Marie Favier, (Chantre), Ancilla ; Jozsef Gal, (Chantre), soliste in historici ex filiis Israel ; Hugo Vincent, (Page), soliste in chorus ex Israel
Caedes Sanctorum Innocentium H411 (Le Massacre des Innocents), Solistes
Erwin Aros, Angelus ; Jean-François Novelli, Historicus ; Arnaud Richard, Herodes
Lord Gallaway's Delight : Ensorcelante Irlande
Lord Gallaway's Delight
Les Witches
Guest : Siobhán Armstrong - Early Irish Harp
Voici un CD dont l'onirisme est tout à la fois une invitation au voyage vers l'inconnu et à une redécouverte d'un répertoire qui nous raconte l'histoire des peuples celtiques et de leur musique et tout particulièrement, celle des Irlandais. Les Witches nous dévoilent avec sensibilité et talent, cette Irlande, pays où les fées se jouent des vents et de la brume, et dansent dans des cercles envoûtés, attirant dans leur univers tous celles et ceux qui en quête de paix ne demandent qu'à retrouver l'harmonie.
Les Witches n'en sont pas à leur premier expérience irlandaise, puisqu'en 2002, ils avaient déjà enregistré, des mélodies issues de la verte Erin, Nobody's Jig. Mais la présence lumineuse de la harpiste irlandaise Siobhán Armstrong, apporte ici une touche d'authenticité tout à la fois musicale et d'âme, de cette âme irlandaise qui a traversé les épreuves et l'éloignement, grâce au maintien de ses traditions. Il n'est pas difficile ici de s'imaginer dans des pubs irlandais, à la veillée, avec musiciens, chanteurs et conteurs, évoquant les contes et légendes d'un peuple, de tous ceux qui ont aimé et résisté avec passion.
L'Irlande est le seul pays au monde, dont l'emblème est un instrument de musique : la Harpe. Et dans la musique de ce pays, elle tient une place unique. Accompagnant poètes et bardes liés à l'aristocratie gaélique, c'est un instrument jugé bien supérieur au luth, en raison même de sa complexité. Elle a bien failli disparaître, privée par l'exode du peuple irlandais, de son public et de ses interprètes. La dernière d'entre elles, est aujourd'hui conservée à Dublin au Trinity College. Siobhán Armstrong a donc fait reconstituer cet instrument si particulier. Munie d'une caisse de résonance généralement taillée dans un rondin unique de saule, et de cordes métalliques en laiton, (en argent, voir en or), elle offre une sonorité d'une douceur magique, irréelle.
Toutes les pièces que vous entendrez ici, ont été choisies avec le plus grand soin, afin de nous offrir ces instants uniques, nous permettant d'apercevoir toute la beauté des paysages irlandais. Cette musique fit l'objet de nombreuses éditions depuis le XVIIe siècle, lui permettant d'arriver jusqu'à nous. Les Witches font donc d'abord un travail musicologique de grande qualité, leur permettant de retransmettre ce répertoire "savant" et "populaire" qui de la Renaissance à l'époque baroque et au-delà a entretenu toutes les particularités de la culture insulaire de cette terre du "bout du monde". Toutes ces mélodies ont beaucoup voyagé en terre gaélique. De L'Ecosse au Pays de Galles, en passant par l'Irlande, elles ont été reprises et arrangées au cours des siècles. Parmi les publications qui ont beaucoup comptées pour les Witches, la toute première dédiée à des airs uniquement irlandais, des Neal père et fils, The most celebrated irish Tunes, date de 1724. "Ce sont des variations destinées aux amateurs qui témoignent du goût pour l'improvisation sur des Grounds", mais dans cette compilation, on trouve également des mélodies, dont presque toutes sont dues à des joueurs de harpe (Harpers). S'il est parfois difficile d'attribuer certains airs, à un compositeur, le plus connu d'entre eux Turlough Carolan (1670-1738) nous a laissé sans aucun doute Mary O'neil et Sir Ulick Burke que vous pouvez entendre ici. En revanche un doute subsiste, pour Molly Halfpenny (plus connue sous le titre de Carolan's Dreame). Mais au fond qu'importe, pour le public, c'est le résultat confondant de beauté qui ici nous subjugue.
Les musiciens dessinent des arabesques sonores, mélancoliques et sensuelles. Le violon ou le cistre au son parfois un peu âpre mais si taquin, nous entraînent dans une danse envoûtante. Personnages folkloriques ou mythologiques, créatures fantastiques nous tendent la main pour les accompagner dans des gigues endiablées, tandis que la harpe où les flûtes nous enveloppent dans une sensation d'ailleurs ensorcelante, ouvrant les horizons à l'infini. Ld Gallaway's Lamentation, ou Counsellor Mc Donoghs Lamentation nous fascinent par ce doux dialogue entre le son cristallin, limpide et pourtant si moelleux de la harpe qui semble apaiser le chagrin et la douleur que laissent sourdre les autres instruments. Mais s'il est un titre dans cet enregistrement, dont l'interprétation, nous livre cette âme irlandaise si farouche et pourtant si douce, c'est bien Molly Halfpenny que je retiendrai. Les larmes de la harpe, y expriment la poésie étrange, fascinante et merveilleuse d'une terre que l'on ne peut oublier si l'on en est un enfant.
Laisser vous séduire par les Witches et Siobhán Armstrong (fées et leprechauns) qui ne demandent qu'à vous enchanter avec ce nouvel opus consacré à l'Irlande, terre de passions et de rêves qu'ils ont su apprivoiser.
1 CD Alpha - Durée : 78 ' - Enregistrement réalisé du 20 au 23 mars 2012 à la Courroie (Entraigues sur la Sorgue)
Enregistrement, direction artistique & mastering : Hugues Deschaux - Réf : Alpha 534 - Code barre :3 760014 195341
Crédit photographique : © DR